lundi 1 février 2010

EL ACHIR - AIN-BOUCIF

L’ancienne ville d’El Achir se situe dans la région de Ain-boucif (wilaya de Médéa), au pied de Djebel Kef Lakhdar. Son édification remonte à l’an 936 après J.C, sous le règne de Ziri Ibn Menad Essanhadji qui a entamé sa construction sur ordre du Khalife Fatimide Abou El Kacem El Kaim, que Ziri avait soutenu dans ses attaques contre les Rostomydes et les tribus des Zenata dans l’Ouest algérien. C’était aussi une manière de récompenser Ziri pour son allégeance aux Fatimides. Ziri avait choisi cet emplacement pour édifier sa ville parce que c’était l’endroit le plus élevé du Djebel Kef Lakhdar, dont l’altitude atteint 1400 mètres au dessus du niveau de la mer. C’est également un lieu qui regorge de sources et de cours d’eau potable, matière vitale et indispensable pour l’épanouissement des civilisations dans le monde. La position de la ville d’El Achir en fait une forteresse imprenable contre les attaques extérieures, de même qu’elle permet de surveiller toutes les plaines qui l’entourent. La construction de la ville d’El Achir s’est faite en trois étapes : La première a consisté en le choix de l’emplacement, la deuxième en l’édification des murailles et enfin la construction des palais, des Hammams et autres infrastructures indispensables à la vie communautaire d’une ville dont la civilisation a connu un grand rayonnement au 10ème siècle, à travers tous les pays du monde arabe. Pour édifier la ville, Ziri avait fait appel aux meilleurs architectes et maçons de Souk Hamza (Bouira), de M’sila et de Tobna. Le Calife Abou El Kacem lui a envoyé le meilleur architecte chargé de concevoir la maquette de la ville et ses somptueux palais. Selon les historiens tels que Ibn Khaldoun, El Bekri, El Ouzzani et autres, aucun autre urbaniste n’était en mesure de se comparer ou d’égaler cet architecte en Afrique, c’est-à-dire à Tunis ou au Nord du moyen Maghreb. Les matières ayant servi à la construction d’El Achir, ont été récupérées des ruines de l’ancienne ville romaine, comme on peut le constater à la vue des vestiges de la ville qui demeurent en place jusqu’à présent. Après avoir achevé les travaux de construction d’El Achir, Ziri a fait venir des populations de Tobna et de M’sila pour l’habiter et lui insuffler la vie, alors que les hauteurs du Djebel Kef Lakhdar étaient inhabitées. La vie sociale et culturelle a connu un grand essor et un développement exceptionnel dans cette ville. Elle était devenue la destination d’un grand nombre de chroniqueurs, d’historiens, de poètes et de géographes, à l’exemple d’El Bekri qui a été fasciné par sa splendeur. Il en parle d’ailleurs en ces termes : « El Achir est une ville d’une grande importance et aucune autre ville de ces contrées n’est aussi bien protégée qu’elle. Elle constitue un véritable rempart au point où nul ne peut l’atteindre à moins qu’elle soit attaquée par une armée dix fois supérieure aux forces qui la protègent. Elle est entourée de hautes montagnes et à l’intérieur de la ville, il existe deux fontaines d’eau potable dont on ignore la profondeur de leur source ». La vie économique et les transactions commerciales se basaient sur le troc du bétail et des chameaux contre des produits dont les populations avaient besoin. Ce qui a incité Ziri à imaginer d’autres formules de commerce plus performantes. C’est ainsi qu’il a été autorisé par le Calife Fatimide à frapper la monnaie en pièces d’or et d’argent, en son propre nom, qu’il distribue aux populations afin d’en faire l’outil à la promotion des activités commerciales, faisant d’El Achir une cité de progrès et de prospérité enviée par tous les pays limitrophes. El Achir capitale des Sanhadja, a connu une extension à l’époque de Bologhine qui a réalisé lui aussi un grand nombre de palais luxueux, de Hammams et d’habitations. Cette extension a modifié les limites de la ville d’El Achir qui s’est étendue à des zones où l’eau était abondante. Ceci a permis de répondre aux besoins des populations de plus en plus croissantes. Par conséquent, El Achir a intégré trois villes dans sa circonscription : à l’Ouest, la ville qui se trouve à côté de Ain-boucif et qui s’appelle Mounazzeh Ibn Soltane et à l’Est, deux autres villes qui sont Yachir et Benia, laquelle a englobé la mosquée de la ville. La ville d’El Achir était considérée depuis son édification, comme étant une forteresse stratégique au milieu du Maghreb arabe et un carrefour central sur l’itinéraire des caravanes commerciales, culturelles, scientifiques ou sociales. Elle était également l’une des principales villes du Maghreb central au 10ème siècle. Aujourd’hui, El Achir garde intactes les vestiges de cette ville fief des civilisations, qui s’était imposée à l’époque par son progrès et sa prospérité. Par son niveau de civilisation, son style architectural et la forme de ses bâtiments, elle rivalisait avec Kairouan en Tunisie. Elle représentait en fait l’âme de la civilisation des Sanhadja qui s’était installée un jour sur le Djebel Kef Lakhdar et n’a plus voulu le quitter. Elle est de nos jours une destination touristique et culturelle pour tous ceux qui désirent lui rendre visite et pénétrer les secrets de son existence perpétuelle.

2 commentaires:

Unknown a dit…

je m'excuse de venir participer avec un petit message pour éclairessir une chose conçernant la ville d'achir c'est vrai que ce site existe a el benia a Ain boucif mais ca existe aussi a la Commune de Tlétat Ed Douair au sud ouest exactement c'est la capital politique de Zir ibn menad que les descendants de ses esclaves existent a nos jour et portent le nom patronymique MENAD Aussi la source d'eau "Ain Achir" voir l'ouvrage d'ABOU EL KASSEM SAADALLAH L'histoire ancienne et nouveaux de l'Algerie et vous allez retrouver l'endroit de la capital d'achir

Unknown a dit…

Mes grand parents a limite.de noyer-nahar