mercredi 16 février 2011

LA LIQUIDATION DU SANGUINAIRE "FLEURY"

Si Mohamed BOUSMAHA dit "Mohamed Berrouaghia" et/ou "Moha El Berwagui"

Commandant de l'Armée de Libération Nationale



La plaque commémorative


Échaudé par l’opération « Courroie » du plan Challe et la terreur de la « Main rouge » de Fleury/Vigneau, le Haut Commandement de l’A.L.N de la Wilaya IV, décide d’entreprendre des opérations militaires. Parmi celles-ci, la liquidation physique du sanguinaire Fleury.


Cette opération était confiée au jeune BOUSMAHA Mohamed dit « Mohamed Berrouaghia ».


Après s’être très bien renseigné auprès du Commissaire politique local en l’occurrence BENDAHMANE Abdelkader sur les allées et venues du sanguinaire et les positions des postes militaires du village, BOUSMAHA, choisi son groupe et prépare minutieusement un plan. L’opération s’est déroulée le 15 septembre 1960 vers 17 heures.

Du refuge, à l’entrée Ouest de Berrouaghia, les 9 (neuf) hommes habillés en « paras », se dirigent le long de la voie ferrée, jusqu’au Pont de la route menant vers El-Khemis. Là, le groupe de 2 (deux) hommes : CHAALOU et ZERROUK, se positionnent sur la crête avec des fusils mitrailleurs 24-29, afin d’assurer le repli des autres. Les 7 (sept) autres du groupe se dirigent vers le centre ville. Entre temps, un jeune de 12 ans RAHMOUNE Boudjemâa (Chahid) leur servait d’informateur.

« En sortant du refuge, je leur ai donné instructions de marcher en simulant le déplacement d’une patrouille militaire normale : distance entre homme, allure décontractée, etc… J’étais en tête de la patrouille… »
(Déclaration faite par BOUSMAHA Mohamed au Quotidien EL-MOUDJAHID du 4 novembre 1987).

La patrouille se composait ainsi :

-En plus de BOUSMAHA Mohamed, 21 ans, originaire de Berrouaghia ;
-BLIDI Ali, Chef Militaire du Secteur (Kisme), 19 ans, originaire de Blida, armé d’un Mat 49 ;
-BENDAHMANE Abdelkader, Commissaire politique, 21 ans, originaire de Ben-chicao, armé d’un Mat 49 ;
-REMILA Abdelkader dit « Abdeka Lakehal », 20 ans, originaire de Berrouaghia, armé d’un Mas 56 ;
-ABED Abdelkader, 17 ans, originaire d’Oran, armé d’un Mat 49 ;
-SAHRAOUI, originaire de Médéa, armé d’un Mat 49 ;
-et SLIMANE, 19 ans, originaire de Médéa, armé d’un fusil Garant.

La patrouille remonte les sentiers du quartier « Battoire », passe devant le magasin de Mme Ruiz. Puis, les moudjahidine longent le trottoir en face du cinéma « Le Club » et entrent dans le café d’Orient dit « Bar Goby ».

Auparavant, le jeune RAHMOUNE Boudjemâa leur avait confirmé que Fleury était dans ce bar. En passant devant le cinéma, le petit Boudjemâa souffle à Mr DILMI Benyoucef, agent de police sous le régime colonial à cette époque : « Part chez toi, ammi Benyoucef » (D’après le témoignage de ce dernier). Mr DILMI s’exécute sans avoir le temps de comprendre.

Le bar était composé de 2 (deux) salles, BOUSMAHA, se dirige à pas pressés vers la seconde salle, et tire sur Fleury sans lui laisser le temps de réagir, ni d’être informé par un harki qui venu l’avertir de la présence suspecte de « paras ». S’en suivi une fusillade indescriptible. En se repliant, REMILA Abdelkader dit « Abdeka Lakehal » lance une grenade.

L’opération s’est soldée par 11 morts et 14 blessés du côté colonialiste.-


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Nous apprenons que Mohamed Berrouaghia (Si Mohamed Bousmaha), l'un des acteurs de "l'affaire Si Salah", qui avait été capturé, s'est évadé de sa geôle de Médéa. Nous étions en fin de l'été. Le 15 septembre, peu après le coucher du soleil, nous sommes surpris par un énorme roulement de tonnerre. Interloqué, je sors tandis que ces coups de feu s'égrènent maintenant. Cela vient du village et je m'y rends, avec quelques précautions tout de même. Je ne vais pas loin ; Des hommes, des ombres dans la nuit, me crient de me mettre à l'abri, et je rentre à la ferme, mais demeure en attente devant la maison. Quelques minutes plus tard des véhicules arrivent en trombe à l'hôpital avec les premières victimes et je vais m'enquérir. Comme tous les soirs, les habitués du café d'Orient - voisin de la mairie - prenaient leur apéritif avant de rentrer souper chez eux. Personne ne fit grande attention à quelques hommes flânant dans la rue peu éclairée. Ils ouvrirent le feu subitement, tous ensemble, aux armes automatiques et lance-grenades sur les larges ouvertures vitrées du café. L'adjudant Fleury, encore indemne au bar, se précipita à la porte, le pistolet au poing, et fut aussitôt abattu, sans coup férir. Les assaillants s'éclipsèrent alors dans la nuit tandis que, un peu plus tard, l'artillerie ouvrait le feu, probablement pour tenter de couper les chemins de fuite à Mohamed Berrouaghia - car c'était bien lui - et ses compères. Cette soirée fit cinq morts. Outre le gendarme, il y avait Robert Catala dit Boulid ainsi que M. Soulier, le chef de gare et deux musulmans habitués du bar. Maurice Lafond et Raymond Lalanne étaient parmi les 15 blessés. (Témoignage de Pierre Picquart/Garnier-Grizot dans son bouquin « La terre de Berrouaghia » - pages 230 et 231).-


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour à Vous, je salue votre oeuvre de mémoire, salutaire;

Anonyme a dit…

Ceux qui connaissent pas Si Mohamed Berrouaghia (Si Mohamed Bousmaha)ne savent rien sur Berrouaghia.

Anonyme a dit…

Présent la nuit de cet attentat avec mon ami ahcéne Saidi,j ai constaté plusieures incohérences dans cet article.Surement apés 60 ans les recherches sont difficiles car des informations diverses ont circulées depuis ce 20 septembre 1960.Ma mémoire intacte à ce jour me met ,dans l obligation de corriger .Je le ferais dés mon retour pour quelques jours de vacances.Bien le bonjour à Zoubir et Hamid Sahnoun à bientot un Berrouaghéen (plusieures générations.