samedi 29 janvier 2011

Le regretté Ali BENFEDHA

(Le regretté Ali Benfedha)
Il était doué comme footballeur et très compétent comme entraîneur. On peut dire sans risque de se tromper que Ali Benfedha n’a pas démérité. Il va sans dire et c’est l’avis même des connaisseurs du football de l’ancienne époque que le personnage a joué un grand rôle dans l’émancipation du ballon rond dans son pays lors de l’Indépendance. C'est dire la justesse et la clairvoyance d’un homme qui au-delà du prestige a su mener à bon port des équipes de football dont il avait la lourde tâche de driver. Alors qu’elle est cette personne dont la génération actuelle ne connaît pas ? Ali Benfedha possède une grande histoire sportive. C’était un footballeur de grande corpulence avec une merveilleuse stature et un physique athlétique. C’était un excellent footballeur qui s’était reconverti en entraîneur joueur puis en technicien exemplaire et les gens qui se souviennent de son vivant vous diront qu’il était discret mais efficace dans tout ce qu’il entreprenait. Réservé mais volontaire dans le travail, humain mais autoritaire, il n’aimait pas la tricherie et l’indiscipline. Prudent dans l’audace, car selon sa conception, seul le sérieux est tributaire d’obtenir un résultat. Que pensent de lui aujourd’hui les clubs algériens qu’il avait sous sa coupe et les joueurs qu’il avait formés ? Ali Benfedha ne fait plus partie de ce monde mais les avis sont différents. D’une personne à une autre, ce qui est sûr c’est que ce dernier ne laisse personne indifférent. Tous s’accordent sur sa compétence, sa sagesse, son sérieux et son assiduité. Le professionnalisme de l’intéressé est reconnu dans toute l’Algérie profonde. Aussi paradoxal que cela puisse sembler, cet aspect de la personnalité du défunt attire aujourd’hui la sympathie des Algériens. D’ailleurs, il ne pouvait être autrement de la part d’un homme qui a marqué son passage durant son existence. Ali Benfedha n’a jamais renié ses origines, la preuve il a été parmi les premiers footballeurs algériens à rejoindre Tunis pour le compte de l’équipe de la Liberté dans les années 1958, suite à l’appel du Front de libération national (FLN), un exemple significatif pour celui qui a tout abandonné derrière lui à l’appel du devoir envers la patrie. Ali Benfedha n’avait jamais démérité à ce sujet et il ressort des entretiens que nous avons eus que peu de gens connaissent le personnage qu’il était mais ils admettent tous qu’il était quelqu’un de particulier. Doté d’une forte personnalité et d’une grande intelligence, un entraîneur très sûr de lui sachant ce qu’il voulait et où il allait. Sur ce point, les équipes l’USM El Harrach, le MC Alger, le WA Rouiba, la JS Kabylie et l’E.S.Berrouaghia en savent quelque chose sur lui. On le surnommait l’homme à la baguette magique. Il a été à l’origine de l’accession du club kabyle de la division d’honneur à la Nationale une en l’espace de trois années. Il a fait accéder le Widad de Rouiba à la Nationale deux sans oublier l’USM El Harrach où il a marqué son passage. Ali Benfedha avait démontré lorsqu’il était joueur de football qu’il savait organiser le jeu, distiller des balles-buts et de rendre le football agréable au public. Il savait également tenir le rôle d’un véritable patron incontesté au milieu du terrain. Il avait la crâne un peu dégarni comme celui de Boby Charlton et il éprouvait du plaisir à ramener sa chevelure arrière vers l’avant avec un seul geste de la main : une manière à lui de cacher sa calvitie. Ali Benfedha était un joueur inclassable tellement le joueur pouvait occuper n’importe quel poste sur le terrain. Il a été la fierté de l’Algérie, un symbole du football algérien, un footballeur hors pair. Pour cela, il faut dire que tout nouveau, tout beau, mais sans jamais oublier de se remémorer les anciennes gloires. « Djedid hebou, Lakdim latfarat fih ». Ali Benfedha a connu ses meilleures lettres de noblesse durant son existence, mais la chose la plus marquante pour lui, c’est d’avoir fait partie de l’équipe de la Liberté (1958), l’unique équipe au monde à avoir combattu l’oppresseur avec comme seule arme, un ballon de football.

1 commentaire:

maigrir après 50 ans a dit…

belle équipe